TEAM CFF : Alexandre Dellal, la prépa physique au cœur du très haut niveau !
Préparateur physique évoluant au plus haut niveau, Alexandre partage son quotidien entre la sélection nationale haïtienne, l’accompagnement individualisé de joueurs professionnels et l’enseignement universitaire à Lyon.
Fort d’une expérience construite sur le terrain et nourrie par la recherche et la transmission, il incarne une vision moderne et globale de la performance, où anticipation, prévention et individualisation sont au cœur des priorités. Client historique de Click For Foot, Alexandre s’appuie depuis de nombreuses années sur une collaboration fondée sur la confiance, la proximité et la qualité des échanges. Dans cette interview, il revient sur son parcours, sa vision de la préparation physique moderne, les enjeux spécifiques liés à la préparation d’une Coupe du monde et l’évolution des outils, méthodes et organisations au service de la performance durable.
Alexandre, vous êtes client de Click for Foot depuis de nombreuses années. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille avec Click For Foot depuis de nombreuses années, quasiment depuis le début. C’est une relation de confiance qui s’est construite dans la durée, avec un acteur français, ce qui est très important pour moi et les personnes avec qui je collabore.
Cette proximité permet des échanges quotidiens de grande qualité, avec une vraie compréhension de nos besoins terrain. C’est une collaboration fluide, humaine et très agréable, qui apporte une réelle plus-value dans notre travail. Actuellement, j’évolue dans le football de haut niveau notamment en sélection nationale, tout en accompagnant des joueurs individuellement. Mon activité est centrée sur l’accompagnement global de la performance : stratégies de récupération, gestion de la charge de travail et prévention des blessures.
En parallèle, j’enseigne à l’université Lyon 1 (Claude Bernard) auprès des Masters. J’interviens principalement sur la gestion de la charge, les stratégies de récupération et le métier de préparateur physique dans toutes ses dimensions. L’objectif est de préparer concrètement les étudiants à la réalité du terrain, à travers des mises en situation pédagogiques, en français et en anglais, afin d’anticiper les exigences des clubs professionnels et d’améliorer leur employabilité.
Aujourd’hui, ce double rôle me convient parfaitement. La sélection nationale me permet de rester au contact du très haut niveau, l’accompagnement individuel des joueurs me stimule professionnellement, et l’enseignement me permet de transmettre et de faire de la recherche. Cet équilibre me correspond, tant sur le plan professionnel que personnel, car il me permet de gérer mon temps, de rester proche de ma famille à Lyon et de construire un projet de vie cohérent.
« La proximité terrain fait »
En tant que préparateur physique de la sélection haïtienne, comment préparez-vous la Coupe du monde ?
La préparation d’une Coupe du monde commence très en amont, avec une forte anticipation, notamment sur les aspects logistiques. Nous connaissons désormais nos sites de compétition, à Boston et Atlanta, ce qui nous permet d’organiser précisément les déplacements. Nous essayons surtout d’anticiper tous les aspects logistiques, mais aussi tout ce qui est lié à la nutrition, au matériel et aux équipements nécessaires à la performance et à la récupération.
L’objectif est d’être le plus autonome possible sur place, notamment lors des périodes entre les matchs où l’accès au matériel peut être limité. Nous travaillons à partir d’une analyse de besoins très précise afin de répondre exactement aux exigences de la compétition. Les grandes compétitions internationales sont très bien organisées, mais il reste essentiel d’anticiper pour ne laisser aucun détail au hasard. Pouvoir tester, choisir et valider des équipements de qualité en amont est un véritable atout pour nous. Sur le plan sportif, même si nous n’avons qu’un rassemblement en mars avant la compétition, le suivi des joueurs est permanent.
Chaque semaine, je fais le point avec eux : temps de jeu, état de forme, sensations, douleurs éventuelles. Une attention particulière est portée aux joueurs identifiés à risque, notamment ceux ayant des antécédents de blessures ou des problématiques récurrentes, afin de les accompagner au mieux et de les amener dans les meilleures conditions possibles. Enfin, lorsque c’est possible, je me rends directement en club pour observer les joueurs. Ce suivi individuel constant, combiné à une vision collective et stratégique, est essentiel pour optimiser la préparation physique de l’équipe et aborder la Coupe du monde avec un maximum de garanties.
« Le suivi des joueurs est permanent, la compétition. »
Quels sont les nouveaux thèmes, outils ou méthodes avec lesquels vous aimez particulièrement travailler ?
L’évolution de la préparation physique ces dernières années est marquée par l’intégration croissante des contenus d’entraînement. Aujourd’hui, les entraîneurs travaillent beaucoup avec la périodisation tactique et des méthodologies quasi intégrées. De notre côté, cela implique d’être capables d’analyser finement les comportements et les sollicitations athlétiques des joueurs afin de maintenir une charge suffisante, tout en limitant les risques de blessure, notamment musculaires comme les ischio-jambiers. C’est un équilibre permanent entre performance et prévention.
Les outils de monitoring ont donc pris une place centrale. Le tracking GPS foot, les indicateurs de charge interne et l’analyse des données sont devenus indispensables pour piloter l’entraînement et ajuster les charges en temps réel. Ces données nous permettent d’objectiver nos décisions et d’éviter les dérives liées à une intégration excessive des contenus, qui peut entraîner une baisse de performance et une augmentation du risque de blessure. En parallèle, j’accorde une grande importance à tout ce qui entoure la séance. Avant l’entraînement, le travail de préactivation et de renforcement fonctionnel est essentiel pour préparer le corps rapidement et réduire le risque de blessure. Cela nécessite des outils simples, efficaces et individualisables : élastiques de résistances, poulies, matériel fonctionnel, afin que chaque joueur puisse travailler de manière ciblée en fonction de la séance à venir. Après l’entraînement, le renforcement et la prévention sont également adaptés au contenu réalisé, avec un besoin d’efficacité maximale dans un temps souvent réduit.
Enfin, l’autre grande évolution concerne l’organisation des staffs et le développement du coaching individuel. De plus en plus de joueurs, à très haut niveau comme à des niveaux inférieurs, travaillent avec des préparateurs physiques extérieurs, disposant de leurs propres moyens humains et matériels. Cela impose une collaboration étroite avec les staffs de club. Pour moi, cette coordination est indispensable : le travail individuel ne peut être efficace et sécurisé que s’il est cohérent avec ce qui est fait en club. L’enjeu majeur aujourd’hui n’est donc pas seulement méthodologique ou technologique, mais aussi humain et organisationnel, afin de garantir la continuité des process, la gestion de la charge et la durabilité de la performance.
À travers son parcours et son expérience du très haut niveau, Alexandre illustre parfaitement l’évolution du métier de préparateur physique, aujourd’hui au carrefour de la performance, de la prévention et de l’organisation humaine. Anticipation, individualisation et collaboration sont les piliers de son approche, aussi bien en sélection nationale que dans l’accompagnement des joueurs et la transmission universitaire. Une vision exigeante et moderne de la performance, où chaque détail compte et où les relations de confiance, comme celle construite avec Click For Foot, jouent un rôle déterminant dans la réussite durable.